L'Elegance du Herisson - Muriel Barbery
L'ennui a trouvé son porte-voix, empoisonné d'une prétention intellectuelle de petite bourgeoise et d'un esprit étroit dopé aux préjugés, Muriel Barbery est un excellent symbole de ce que ne doit pas être la littérature. Le personnage de l'auteure, déjà parfaitement détestable, transmet son intelligence étriquée à des personnages limités et difficilement appréciables. Entre les individus 'normaux' représentés comme creux, vides, embrigadés dans des vies ennuyeuses, et la conception de l'auteure de ce qu'est une personne intelligente, représentée par la jeune Paloma et Renée, la concierge, dont le vocabulaire provient sûrement d'un dictionnaire du XIXème siècle, Barbery représente les gens cultivés comme des prétentieux frigides placés hors du monde, ce que la plupart des gens trouveront parfaitement détestable.
Paloma est une gamine ennuyeuse qui a décidé de se suicider car elle est trop maline pour subir la vie, mais tout bascule lorsqu'elle s'intéresse à Renée, archétype de la petite vieille, concierge triste et morose, grande amatrice de littérature. A croire que lire rend forcément vaniteux et arrogant, ce roman est un parfait symbole de tout ce que ne doit pas représenter la littérature, bien loin de la beauté naturelle des écrits devenus classiques.
D'un autre côté, Barbery possède une grande culture, vraiment ! Qu'elle étale avec 'crânerie' et 'fatuité', dans un roman très semblable à une tartine de pain rassi couvert d'une épaisse couche de beurre. Une piste à mouches, un morceau de ciel opaque recouvert d'étoiles pour faire joli.
Qu'elle écrive un essai sur ses conceptions de la vie, et laisse la littérature aux écrivains qui savent nous faire rêver.
Une étoile, car on ne peut pas mettre zéro.